vendredi 9 novembre 2012

A la recherche du temps perdu... / Rememberance of things past...

Aimant farfouiller dans les livres, et les revues, anciens, je viens de tomber sur une petite perle, dans la revue du Touring Club de France de septembre 1908, écrite par un monsieur Abel Ballif, un texte malheureusement toujours d'actualité:

"Nous adressons un pressant appel aux automobilistes (ils font, par milliers, partie du Touring Club), en faveur de ceux d'entre nous qui, fidèles à la bicyclette, se trouvent côte à côte avec eux sur la route, pour une seconde.
Qu'ils fassent en sorte de toujours laisser au cycliste une place suffisante. Notre machine, à nous, est mince et légère. Elle n'occupe sur le sol qu'une largeur de quelques doigts. Mais, précisément parce que légère, elle est plus sujette aussi à un écart qui peut, à la seconde d'une surprise, déterminer la collision fatale, fatale surtout pour le cycliste.

Rue parisienne... 



Il faut aujourd'hui quelque courage pour circuler à bicyclette sur les routes habituellement fréquentées par les automobilistes. Aussi, nombre d'entre nous, qui jadis faisaient de la bicyclette avec ardeur, regardent-ils à deux fois avant de se décider à partir, et souvent, ils se décident... à rester.
Il est à souhaiter, pourtant qu'un accord, une entente autrement efficace que des réglementations difficilement applicables sur des milliers de kilomètres de route, se fassent entre nous, et que nous nous imposions, chacun, une sorte de discipline où nous trouverons notre sécurité.

Dans le couloir de bus.



Nombre d'automobilistes pratiquent encore la bicyclette, concurremment avec la voiture. Ils doivent donc, tour à tour, connaître ces deux états d'âme: celui du chauffard gêné par le pédalard, et celui du cycliste terrorisé par le chauffard.
C'est bien assez de la poussière et de la fumée dont les automobilistes gratifient nécessairement les cyclistes qui s'en passeraient volontiers, sans que, par une négligence coupable et qui peut devenir criminelle, ils leur fassent encore courir des risques d'accidents graves.

Dans le couloir de bus II.



Ralentir dans les agglomérations et dans les tournants surtout; prévenir à temps de son approche, est-ce donc trop demander?
Mais, répondent certains, la vitesse nous y oblige.
Et qui donc vous oblige, vous, à de la vitesse, à de ces vitesses où vous ne sauriez plus éviter l'accident possible?
Rien, ni personne.
Non, de la sagesse, et encore de la sagesse. La solidarité qui doit unir ces pratiquants des nouveaux modes de locomotion nous fait un devoir de nous entraider au lieu de nous gêner les uns les autres, sur ces routes qui nous appartiennent à tous et dont nous devons jouir en commun.
Que le cycliste, à l'appel de l'automobiliste, ne s'amuse pas à vagabonder sur la route, qu'il garde et serre sa droite, strictement, résolument, et que l'automobiliste ne s'amuse pas, à son tour, pour "épater" sa compagnie, ou "esbrouffer" le cycliste, comme je l'ai vu faire à certains, à frôler la bicyclette de si près que le moindre écart de direction provoqué par une appréhension bien légitime la jetterait sous les roues de la voiture.

Bien indiquer son intention de tourner!



Je le demande à tous ceux de notre Association par qui tant de progrès se sont, déjà, accomplis. que les automobilistes et les cyclistes du Touring-Club donnent l'exemple et que par leurs façons d'être sur la route, les uns envers les autres, ils fixent cet immense progrès moral d'être eux-mêmes les propres agents d'un ordre nécessaire, les gardiens de leur sécurité mutuelle et de la sécurité publique."

Un siècle plus tard, ce texte mériterait d'être publié dans toutes les écoles d'apprentissage à la conduite...


Instant de grâce dans un monde de brutes...



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Fond of ferreting about in old books, and reviews, I have just fallen on a small pearl, in the review of the Touring Club de France of September, 1908, written by a mister Abel Ballif, a text unfortunately always of current events:

"We send a pressing appeal to the car drivers (they make, by thousands, part of Touring Club), in favour of those of us who, faithful to the bicycle, are side by side with them on the road, for one second. 
That they made in kind to leave always to the cyclist a sufficient space. Our machine, to us, is thin and light. It occupies on the ground only a width of some fingers. But, exactly because light, it is more subject also to a distance which can, in the second of a surprise, determine the fatal, fatal collision especially for the cyclist.

Parisian street...



Some courage is needed today to circulate with a bicycle on roads usually frequented by the car drivers. So, number of us, who formerly cycled with heat, they look twice before deciding to leave, and often, they decides to stay.
It is to be wished, nevertheless that an agreement, an otherwise effective agreement that with difficulty applicable regulations on thousands of kilometers of road, has to be made between us, and that we stand out, each, a kind of discipline where we shall find our safety.


Bus lane. 



Number of car drivers still practises the bicycle, jointly with the car. They thus have to, alternately, know these two moods: that of the reckless driver bothered by the cyclist, and that of the cyclist terrorized by the reckless driver.
It is very enough dust and some smoke with which the motorists present inevitably the cyclists who would cross gladly, without, by a guilty carelessness and who can become criminal, they again made them run a risk of serious accidents.

Bus lane II.



Slow down in the urban areas and in the bends especially; to warn in time of its approach, is it too much thus to ask?
But, answer some car drivers, the speed obliges us there.
And who thus obliges you, you, in the speed, in these speeds where you would not know how to avoid any more the possible accident?
Nothing, or anybody.
No, of the wisdom, and still the wisdom. The solidarity which has to unite these followers of the new modes of locomotion carries out the duty to us to help us instead of being ashamed some the others, on these roads which belong to us in all and which we have to enjoy in common. 
That the cyclist, to the appeal of the car driver, does not enjoy wandering on the road, that he keeps and tightens his right, strictly, determinedly, and that the car driver has not fun, in his turn, "to amaze" his company, or " esbrouffer " the cyclist, as I saw it making for some, to touch the bicycle of if near that the slightest distance from direction caused by a very justifiable apprehension would throw it under the wheels of the car.


 Indicate clearly your intention to turn!



I ask for it all those of our Association by whom so much progress, already, came true. That the car drivers and the cyclists of the Touring-Club give the example and that by their manners to be on the road, the ones to the others, they fix this immense moral progress to be themselves the own agents of a necessary order, the guards of their mutual safety and the law and order. "

A century later, this text would deserve to be published in all the driving schools...


Moment of grace(favor) in a world of brutes...




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